mardi 19 décembre 2017

Gandahar n° 8 : Robert F. Young



Bon, je suis en train de terminer péniblement le 3e livre de l’intégrale de Clark Ashton Smith  Aussi, je lis, ici et là, des critiques qui se pâment sur son style envoûtant et sur sa poésie ; tout ça par ce qu’il remplit des pages de descriptions maladroites, qu’il y a une rose noire, un soleil jaune, un ciel bleu, un rideau vert et que, comble de la finesse lyrique, il dit vermillon au lieu de rouge de temps à autre.
Comme vous l’avez compris, cela me sort par les yeux, d’autant plus que je viens aussi de terminer ça :


Si vous ne connaisses pas Robert Young, parlons d’un vrai grand auteur de SF avec une véritable sensibilité et une écriture précise. Je pense qu’il est impossible de ne pas être touché par ses nouvelles. On a ici plusieurs nouvelles que l’on trouvait dans des anciens Fiction et aussi quelques autres jamais traduites.
Bref, si je dois vous convaincre d’acheter quelque chose cette année, cela sera ce livre (11 euros port inclus). De plus assez étrangement il est indiqué qu’il n’a été imprimé qu’à 80 exemplaires !

Si vous lisez ses nouvelles, vous ne les oublierez pas, particulièrement :

Petit chien perdu : ou un homme trouve un petit chien qui se téléporte et reprend sa carrière de comédien interplanétaire avec l’aide d’une serveuse qui l’aide à arrêter de boire.

 La fille aux cheveux d’or : ou un homme rencontre sur une colline une superbe femme qui lui dit être une voyageuse temporelle. Ils prennent rendez-vous pour le lendemain…

Si vous n’êtes pas encor convaincu, Fritz Leiber disait de lui que c’était un très grand auteur, du niveau de Bradbury…

jeudi 23 novembre 2017

La Ruche de Michèle Laframboise



Voici donc une novella de science-fiction érotique assez réussie aux éditions des Six Brumes, petit éditeur basé à Sherbrooke.

C’est l’histoire d’une danseuse/prostituée dans une maison close sur une planète éloignée. Elle a été modifiée pour ressembler à Maryline Monroe et pour être particulièrement plaisante comme partenaire sexuelle. Son enfance n’a pas été rose et sa vie au sein de la maison close, la Ruche, ne l’est pas non plus.

Le style est efficace et sans fioriture inutile. Au début, j’ai un peu douté et eu un peu de mal à rentrer dans cet univers étrange, toutefois son originalité et sa poésie m’ont retenu.

À partir du milieu du livre, l’histoire s’accélère et va de rebondissement en rebondissement, on est vraiment pris et c’est très haletant. La fin, toute en actions et en surprises, est particulièrement réussie.

Bref, un livre agréable qui sort des sentiers battus et qui se lit vit.

Si vous voulez voir ce que produit de bien la SF québécoise de nos jours, la Ruche est un bon début...

Lien : Les Six-Brumes

dimanche 12 novembre 2017

Brins d'éternité 48


Je termine le dernier numéro de BdE ; comme d’habitude, de solides nouvelles de tout un tas de nouveaux auteurs. Je retiens particulièrement celle d’Orian Dorais qui est bien ficelée, bien écrite, mais très classique, ce qui est impressionnant est que l’auteur n’a que 17 ans !

La meilleure nouvelle et de loin est celle de Jeanne Bastin qui est surprenante et d’une grande qualité ; c’est dans un style étonnant, surréaliste, moderne et poétique. Une très grande réussite je trouve.

Les autres nouvelles sont toutes de bonne qualité sauf celle de Jean Carlo Lavoie qui est plus faible par son écriture un peu maladroite.

Les critiques sont moyennes et le dossier sur les films de loup-garou au Canada ne m’a pas intéressé du tout.

Bref, un numéro à lire pour ses nouvelles de qualité.

Lien vers le site : Brins d'Éternité

dimanche 29 octobre 2017

NaNoWriMo 2017


Dans quelques jours commence le Nano 2017 ! Pour moi, cette année va être un Nanor un peu particulier ; en effet, je vais suivre un des conseils de Sanderson sur l’écriture de livre d’Heroic Fantasy, à savoir de bien travailler le monde.



Pour ce Nano 2017, je vais faire uniquement du World Building en 50 000 mots : histoire, dynasties, cultures, grandes batailles, religions, etc. Ce monde  va me servir de cadre à une série de nouvelles de de Sword & Sorcery dont 3 sont déjà en cours. On y retrouvera une ambiance sombre, proche d’Elric, de Fafhrd et du Souricier Gris ou encore de Thieves’ World.

Pour ce faire, je vais bien sûr m’inspirer beaucoup de l’histoire médiévale et antique. Voici une partie des livres de référence préparés pour travailler sur le monde durant ce Nano :



vendredi 29 septembre 2017

Quand les nouvelles rapportent à défaut de se vendre…

Le paysage éditorial de la SFFF aux USA est très différent de celui de la France et ne peut être pris pour exemple tel quel ; toutefois, on peut être surpris de voir que certaines structures ainsi que les récentes évolutions américaines liées au numérique n’ont pour l’instant aucun écho en France.

En France, la plupart des éditeurs disent qu’ils croulent sous les soumissions de manuscrits et qu’il leur faut plusieurs années pour donner des réponses aux auteurs, les obligeant parfois même à fermer la réception de ceux-ci comme chez Bragelonne.

Aux USA, la situation est gérée par le passage par les agents qui font tout le travail de défrichage/filtrage dans les tonnes de soumissions. On remarquera aussi que ces agents vont pécher certains des nouveaux auteurs en regardant ce qui se passe dans les publications de nouvelles ; en particulier parmi ceux qui sont primés chaque année (Writer of the Futur, Nebula, etc.).

En France, les nouvelles n’intéressent pas les éditeurs, car cela ne se vend pas nous explique-t-on chiffres à l’appui – et ils n’ont pas tords quand on regarde les volumes vendus (une anthologie thématique se vend à peine a une centaine d’exemplaires chez Rivière Blanche).

Aux USA, les nouvelles se vendent certes, mais à des montants si faibles que personne ne peut peu vivre de la publication de nouvelles (contrairement à l’âge d’or) ; le secteur n’est donc pas non plus entièrement viable, du moins pour les auteurs. Toutefois, on assiste actuellement à un renouveau de l’achat de nouvelles avec de nombreux magazines en ligne qui n’ont pas de couts de production papier et qui peuvent aujourd’hui investir dans l’achat de textes.


Le cas de TOR.COM est, lui aussi, particulièrement intéressant — TOR est un des gros éditeurs de SFFF et ils font principalement du roman.
Toutefois, ils achètent maintenant en permanence des nouvelles pour leur site internet ; ils ont une équipe de sélection, des correcteurs, etc. Dans une grosse structure comme la leur, tout le monde est payé — on n’est pas dans l’amateurisme, mais dans une grande maison d’édition. Pourtant, ils ne vendent pas de nouvelles, eux non plus : ils les mettent gratuitement sur leur site !
Je ne suis pas un expert du business modèle de TOR, mais je ne pense pas que cela soit pour des raisons philanthropiques. Je pense qu’ils ont de bonnes raisons de le faire : cela donne du contenu frais à leur site, génère du trafic, attire des auteurs et des lecteurs, fait travailler de nouveaux auteurs, permet à beaucoup de monde d’acquérir de l’expérience dans les différentes étapes du travail des textes, etc. Bref, je pense qu’ils s’y retrouvent largement financièrement et économiquement en fin de compte et que ce n’est pas désintéressé comme activité.
Pour eux aussi, la nouvelle ne se vend pas, par contre, elle leur rapport visiblement, sinon ils ne continueraient pas à en acheter.

En France, étonnamment, aucun des éditeurs n’a encore mis en place une telle filière pour les nouvelles, les soumissions de manuscrit de livres n’ont toujours aucune présélection et restent engorgées, les sites web des éditeurs restent largement statiques et institutionnels.
Il faut espérer que certains d’entre eux tentent l’expérience et mettent finalement en place une filière pour les nouvelles francophones.

vendredi 8 septembre 2017

Les Nouvelles de SFFF, le désert francophone face à l’explosion américaine


Quand on écrit des nouvelles en français, secteur mort économiquement depuis plusieurs dizaines d’années disent les éditeurs unanimes, on ne peut qu’être perplexe face à la vivacité et au professionnalisme de ce domaine aux USA.

La filière y est très professionnelle et les revues dédiées à ce type de publication ont chacune une demi-douzaine de slush readers traitant la masse de nouvelles soumises. En plus des magazines papier classiques (Asmiov, Analog SiFi&Fantasy), s’ajoute maintenant la prolifération de sites web professionnels (TOR, Clarkesworld, Strange Horizons etc.) ou ces nouvelles sont achetées et publiées en quantité non négligeable. On écoutera le récent podcast de Wrtiting Excuses sur ce sujet :

http://www.writingexcuses.com/2017/08/27/12-35-short-fiction-markets-with-spencer-ellsworth-and-guest-host-beth-meacham/


Un système bien rodé de prix, dont Writers of the Future, permet aussi aux meilleurs auteurs de se démarquer dans ce secteur très compétitif et de décrocher des agents (indispensable aux USA), leur permettant de se professionnaliser. Un parcours bien expliqué dans cette serie de vidéoconférences :


On est tellement loin de cela en francophonie… Certes cela ne se vend pas, mais d’un autre côté existe-t-il même un savoir-faire éditorial francophone d’une qualité comparable ? Probablement pas, à part quelques rares exceptions ; le milieu de la nouvelle est animé par des bénévoles et des maisons de microéditions. On notera que les principaux magazines établis dans ce domaine sont d’ailleurs québécois : Solaris et Brins d’Éternité.
Dans ces conditions de production, la nouvelle de SF Fr ne se vend pas, certes, c’en est presque normal... C’est tout le problème de l’œuf et de la poule…

En attendant, je lis beaucoup de nouvelles et continue à en écrire de temps en temps pour le public restreint du microcosme irréductible de la nouvelle francophone…

samedi 5 août 2017

L’âme de l’empereur de Brandon Sanderson



Voici un petit livre bien sympathique de moins de 200 pages. Je voulais lire du Sanderson pour voir cette fameuse « modern fantasy » américaine (je suis aussi en train de lire Way of Kings) et cela se démarque effectivement grandement de la Fantasy classique (Howard, Tolkien, Leiber, Moorcock etc.) par son immense professionnalisme. Le style et le rythme narratif sont totalement maitrisés et ce savoir-faire est mis au service de l’histoire et du plaisir du lecteur. Cela illustre parfaitement les cours d’écriture de l’auteur (Intro to Sci-Fi/Fantasy Writing) ou les conseils du podcast Writing Excuses auquel il participe. On est maintenant au niveau de grands best-sellers commerciaux américains en termes de savoir-faire.
La traduction de Mélanie Fazi est bonne, sans toutefois être exceptionnelle (on peut relever quelques petites maladresses par-ci par-là).

Je voulais aussi voir ces fameux types de magies exotiques qui font la renommée de Sanderson. C’est pas mal du tout, intelligent et bien développé, mais pas foudroyant non plus, car cela manque un peu de profondeur sociale et de dimension culturelle.

L’âme de l’empereur se lit très bien, un véritable page turner et c’est presque un modèle parfait d’école de narration américaine (ici sur les modèles du Countdown et du Heist).
La limite du livre est que cela manque un peu d’âme et de poésie ; à être trop professionnel, on en perd peut-être en authenticité à moins que cela ne soit juste la limite et la personnalité de l’auteur lui-même.

C’est parfait pour découvrir qui est Sanderson et ce qu’il fait ; non seulement on y voit sa maitrise narrative, mais son histoire est aussi une allégorie de sa vision de son métier d’écrivain. Bref un livre prenant, qui se lit très vit et qui permet de découvrir Sanderson sous bien des aspects.

jeudi 13 juillet 2017

CAFÉ SF - Épisode 2 : Lovecraft

Et voici le nouvel épisode !
Avec Vermer, Sherinford, Madame Ridulle... et les perruches de Tindalos !


mercredi 12 juillet 2017

CAFÉ SF - Épisode 1 : Van Vogt

Et voici un petit vlog consacré à la littérature de SFFF que je réalise avec quelques comparses :



jeudi 11 mai 2017

Automne aux îles Ruppert - première nouvelle publiée !


Voici donc la première nouvelle que j'ai écrite publiée dans la Revue Brins d’Éternité sous la direction littéraire d'Ariane Gélinas.
Ce fut beaucoup de travail et d'apprentissage pour cette premiere nouvelle : environ une quinzaine de réécriture sur une période d'un an.
Merci beaucoup à Ariane Gélinas, au forum Cocyclics et à tous mes beta-lecteurs.

La revue est en vente sur le site de la revue : http://www.revue-brinsdeternite.com/